Nous sommes à Austin au Texas et ce spectacle officialise la collaboration entre le compositeur le plus influent de l’histoire et les canado-américains des Hawks qui sont, à son avis, les seuls aptes à l’accompagner dans sa démarche d’abandon du folk pour une voie plus rock & roll. Manuel, Danko, Hudson et Robbertson sont en effet canadiens, Levon Helm, natif de l’Arkansas, étant le seul américain du groupe.
Le virage électrique de Dylan.
Dylan évolue alors dans un registre plus électrique, orientation musicale que les fans de la première heure et du contest-singer lui reprochent au point de provoquer le renoncement de son batteur américain et de faire ponctuellement avec d’autres. Cette association décriée et reprochée à Dylan comme étant de la haute trahison, devient pourtant, et très vite, une des paires artistiques les plus magiques que le rock ait engendrée. Paradoxalement à Austin, quatrième spectacle électrique de Dylan et première avec les Hawks, il n’y a pas de véritables incidents.
Public et acteurs recrutés à Toronto par Dylan 9 jours avant Austin, sont en osmose totale. L’accident de moto de Dylan permet d’éteindre l’incendie et à sa victime de se faire petit pendant un temps, car c’est quand même très chaud. Il met à profit cette trêve en prenant part à Big Pink, dénichée par Rick Danko, à des sessions informelles avec le Band, réalisées entre mai et août 1967 et enregistrées sur un Ampex, le magnétophone à bandes en vogue de l’époque.