Buddy Emmons, James Burton, Chris Ethridge, Jim Gordon, Van Dyke Parks, Michael Melvoin, Michael Sahl et Stephen Stills donnent un côté plus rock à son travail, une fois encore articulé autour du répertoire d'autrui (Leonard Cohen, Ian Tyson, Bob Dylan, Sandy Denny). Seul l'autobiographique My Father échappe à ce constat.
29 au Billboard, le N°7 studio du catalogue, produit par Stephen Stills, est l'autre joyau de la discographie de Judy Collins. Le titre de ce disque est emprunté à un morceau de l'anglaise Sandy Denny de Fairport Convention.
Brel, Baez, Dylan et Seeger, notamment, cohabitent avec des airs traditionnels, du gospel et une chanson de baleiniers (Farewell To Tarwathie) pour les besoins de l'album suivant, Whales And Nightingales (août 1970), par lequel Judy Collins bascule dans les 70's. Son apport à l'écriture se limite cette fois à Nightingale I et II, ce qui n'empêche pas le LP de pointer à une belle 17ème place dans les charts.
Living (fin 71), deuxième opus en public, et un Best Of (Colors Of The Day/mai 1972) viennent s'intercaler entre Whales And Nightingales et True Stories And Other Dreams (janvier 1973). Celui-ci est le premier LP studio depuis deux ans. Judy Collins a pris son temps pour le réaliser.
Et pour cause puisque 5 des 9 titres de l'album sont des originaux signés de l'artiste : Fishermen Song, Secret Gardens, Holly Ann, Song For Martin et Che. Comme souvent, son écriture s'appuie sur des expériences familiales ou personnelles ainsi que sur des sujets politisés ou d'ordre social.
Grammy Award.
Les 4 autres pistes retenues par Collins pour boucler True Stories And Other Dreams sont de Valerie Carter, artiste de la nouvelle vague folk du moment (Cook With Honey), de Stephen Stills, l'ex-amant (So Begins The Task) que Stacy Keach a depuis remplacé dans le cœur de Judy, de Tom Paxton (The Hostage) et du canadien Bob Ruzicka (The Dealer – Down And Losin'). Très bon LP, True Stories And Other Dreams se classe 27 au Billboard.
12ème tome discographique studio, Judith, opus de l'artiste le plus vendu, est publié au milieu des 70's (mars 75). 17 du Billboard, il renferme le titre Send In The Clowns, repris à Stephen Sondheim qui l'a écrit pour la comédie musicale A Little Night Music (1973).
Sorti en single, le titre est devenu un succès important dans la carrière de la native de Seattle (11 semaines dans les charts 75 et classé 36, puis N°19 en 77 et 16 semaines de présence) et chanson de l'année 76 (Grammy Award). Malgré sa réussite commerciale, Judith n'est pas un travail majeur de son auteur.
Plus de 55 albums à son actif.
Moins inspirée et trop politisée, Judy ne retranscrit plus les bonnes sensations nées de sa production de la fin des 60's/début 70's. Jusqu'à la fin des 70's, les LP se suivent sans susciter de réelles surprises : Bread And Roses (novembre 1976), Hard Times For Lovers (Février 1979) amorcent la stagnation de sa carrière.
Dans les décennies qui suivent, elle est toujours restée une artiste majeure, enrichissant son catalogue de nouveaux disques généralement bien accueillis par la critique et aimés du public.
Activiste convaincue (santé mentale et suicide), conférencière, membre de l'UNICEF, peintre, cinéaste, propriétaire d'un label, auteur de livres, Judy Collins n'en poursuit pas moins une carrière musicale très riche (elle compte plus de 55 albums à son actif) et très dense, ponctuée par Winter Stories (2019), un album de collaboration avec Jonas Rjeld. Une tournée britannique est d'ores et déjà annoncée pour 2020. Tout ça à 80 ans...Respect, Madame Collins (RAZOR©2019).