LP Studio 1963

JIMMY SMITH
BACK AT THE CHICKEN SHACK – 1963 5/5
Publié en février 1963.
Produit par Alfred Lion.
Durée:37:50.
Label:Blue Note.
Genre:jazz,soul jazz.
Un sommet de jazz et de soul.
Le casting laisse songeur, et quand, pour l’album Back At The Chicken Shack (1963), Jimmy Smith s’entoure de Stanley Turrentine, de Kenny Burrell et de Donald Bailey, il ne se mouche pas du coude, le bougre.
Réunir respectivement un phénoménal saxophoniste de jazz, un sobre mais efficace guitariste (toujours de jazz) et un batteur accompagnateur aussi discret qu’efficace et inspiré, n’est pas à la portée du premier venu. Lui-même se pose comme un des plus éminents praticiens de l’orgue des années 50/60. Ceci explique donc cet entre-soi de haute voltige.
Jimmy Smith, James Oscar Smith pour l’état civil, est un pionnier de l’Hammond B3 et surtout un novateur, en ce sens qu’il détourne ce spécimen d’orgue à l’usage essentiellement réservé aux églises, au profit du jazz. Le rock l’adaptera à ses besoins ensuite.
Il en devient le représentant le plus populaire et le plus influent au moment où la soul-jazz tient le haut du pavé, fin 50’s/début 60’s.
Back At The Chicken Shack se fait pour Blue Note Records, le label (longtemps autonome) de jazz mis sur pied par Alfred Lion et qui réunit quasiment tout ce que le genre compte de jazzmen de l’après-guerre, d’où la grande richesse du catalogue maison. En une quarantaine de minutes et 4 titres (Back At The Chicken Shack, When I Grow Too Old To Dream, le blues Minor Chant et l’éblouissant Messy Bessie), dans un langage encore jamais entendu mais qui va influencer beaucoup de futurs caïds de l’instrument, Isaac Hayes notamment, Jimmy Smith atteint des sommets de jazz, de funk et de blues, flirtant avec le top ten des meilleurs disques de l’année 1963.
Back At The Chicken Shack est peut-être son plus représentatif (avec Midnight Special et Home Cookin’) dans le lot impressionnant qu’il a signé pour Blue Note (plus d’une trentaine de LP). On appelle ça un classique. On n'y échappera pas pour le coup ; ça appartient à l'Histoire.
La chaleur du jeu de sax de Turrentine se prête bien aux lignes virtuoses, généreuses et cool déclinées par l’Hammond de Smith ; l’ensemble bénéficie aussi de la qualité des prestations de guitare du génial Burrell et de rythmique du batteur Donald Bailey.
La synergie au sein de ce quatuor est totale. Smith le créatif, Smith l’audacieux, Smith l’enthousiaste, qui utilise son clavier inférieur pour traiter les segments de basse, est superbement encadré à l’heure de pousser la porte du Van Gelder Recording Studio d’Englewood Cliffs, la Cathédrale du Jazz, le 25 avril 60, époque de son enregistrement.
Je ne vous recommanderai jamais assez d’insister surtout sur When I Get Too Old To Dream dont l’association Smith/Turrentine est un des grands moments de musique. Les amateurs de jazz apprécieront ce petit bijou instrumental (RAZOR©2022).
1. Back At The Chicken Shack.
2. When I Grow Too Old To Dream.
3. Minor Chant.
4. Messy Bessie.
Jimmy Smith:orgue.
Stanley Turrentine:saxophone ténor.
Kenny Burrell:guitare sur 1 et 4.
Donald Bailey:batterie.
LP Duo - 1966

JIMMY & WEST
THE DYNAMIC DUO – 1966 4,5/5
Publié en 1966.
Produit par Creed Taylor.
Durée:41:46.
Label:Verve Records.
Genre:jazz.
Hammond et merveilles...
Voilà un LP, The Dynamic Duo, enregistré en 1966 qui met en scène deux des figures majeures de la musique des 60's, le guitariste de jazz Wes Montgomery et l'organiste Jimmy Smith.
Pour le meilleur, serais-je tenter de rajouter car le partenariat entre ces deux monstres sacrés débouche sur une prestation à laquelle il est difficile de reprocher quoi que ce soit.
Qui aurait pu en douter au regard du pedigree de ces deux artistes, de leur forme du moment et de leur légendaire inspiration, d'autant plus que le big band qui encadre la performance de deux solistes, le batteur Grady Tate notamment, est sur la même longueur d'ondes.
La collaboration fonctionne plutôt bien, articulée autour de 5 titres dont certains populaires, même si l’interaction entre Wes et Jimmy n'est pas toujours très fluide et bien huilée.
Elle n'altère en rien la qualité globale de la performance mais amène à quelques regrets du fait qu'un peu plus de complémentarité entre Wes et Jimmy aurait pu transformer ce rendez-vous en un anthologique sommet musical.
Ne faisons pas la fine bouche, car l’œuvre collaborative est répertoriée comme un des fleurons du catalogue de Jimmy Smith.
Très facile et agréable à écouter (Riverside, Night Train et Death March), elle séduira au-delà des seuls fans de jazz. Album brillant (RAZOR©2022).
1. Down By The Riverside.
2. Night Train.
3. James And Wes.
4. 13 (Death March).
5. Baby It's Cold Outside.
Jimmy Smith:orgue Hammond.
Wes Montgomery:guitare.
Grady Tate:batterie.
Ray Barretto:conga (3 et 6).
Bob Ashton,Danny Bank,Jerry Dodgion,Jerome Richardson,Phil Woods:anche.
Clary Terry:trompette,cor.
Ernie Royal,Jimmy Maxwell,Joe Newman:trompette.
Jimmy Claveland,Melba Liston,Quentin Jackson:trombone.
Tony Studd:trombone basse (1 et 2).
Dick Hixson:trombone basse (4).
Richard Davis:basse.